Un contrat signé avant le 1er juillet 2025 restera régi par l’ancien cadre réglementaire, même si la formation débute après cette date. Les employeurs voient leur quota d’apprentis modifié, alors que certaines aides financières disparaissent ou changent de modalités.
La durée minimale de formation évolue, imposant de nouveaux standards aux centres agréés. Cette réforme introduit aussi une obligation de suivi renforcé pour chaque apprenti, assortie de sanctions en cas de manquement. Les organismes certificateurs devront adapter leurs procédures d’évaluation dès la rentrée suivante.
Réforme de l’apprentissage au 1er juillet 2025 : panorama des nouveautés
À partir du 1er juillet 2025, la participation employeur à l’apprentissage prend un tournant décisif. Les entreprises devront désormais financer systématiquement les formations Bac+3 et supérieures. Facture affichée : 750 € pour chaque apprenti. Cette contribution devient la règle pour tous, sauf pour les employeurs qui forment des apprentis en CAP ou en Bac professionnel : eux conservent leur exonération.
Les modes de financement ne sont plus les mêmes. Le versement de la participation s’opère directement auprès du centre de formation d’apprentis (CFA). Mais il y a un verrou supplémentaire : 10 % du financement ne sera débloqué qu’à la condition que l’apprenti termine effectivement sa formation. La pression monte pour les CFA, qui devront veiller à la stabilité des parcours sous peine de voir une partie du financement leur échapper.
La formation à distance subit aussi un sérieux coup de frein. Si un parcours affiche plus de 80 % de distanciel, la prise en charge chute de 20 %. Le message est limpide : la présence en centre et l’accompagnement humain redeviennent la norme à privilégier.
Voici une synthèse des points à retenir :
- Participation employeur obligatoire pour Bac+3 et plus : 750 € par contrat
- Exonération préservée pour les CAP et Bac pro
- Versement direct aux CFA, dont 10 % conditionnés à l’aboutissement du parcours
- Décote de 20 % pour les formations essentiellement à distance (au-delà de 80 % de distanciel)
La réforme se déploie par étapes, mais la majorité des mesures prennent effet dès juillet. CFA, employeurs, apprentis : chacun doit revoir ses pratiques pour ne pas subir la transition de plein fouet.
Quels impacts concrets pour les employeurs et les apprentis ?
Le quotidien des employeurs va se transformer. Dès le mois de juillet 2025, la participation employeur à l’apprentissage s’impose pour les formations de niveau Bac+3 et au-delà. Ce n’est pas qu’une question de versement de 750 € par apprenti : intégrer ce coût devient un réflexe à adopter dans la gestion des ressources humaines. Il faudra jongler entre les filières, ajuster les budgets et peut-être, pour certains, privilégier des recrutements sur des niveaux encore exonérés.
Ce n’est pas tout. Les employeurs, qu’ils relèvent du secteur public ou privé, sont désormais soumis à de nouvelles consignes face aux vagues de chaleur : trois litres d’eau potable par personne et par jour, adaptation des horaires, multiplication des pauses, et parfois, suspension pure et simple des tâches les plus éprouvantes lors des pics de température. Un dispositif qui s’étend aussi aux collectivités et aux établissements scolaires, forçant chacun à repenser l’organisation du travail en été.
Pour les apprentis, la donne change également. Impossible désormais de négliger la complétude du parcours : 10 % du financement des CFA dépend de la validation finale de la formation. Les étudiants sont ainsi encouragés à mener leur cursus à terme, les centres de formation ayant tout intérêt à accompagner de près chaque apprenti jusqu’au bout.
Récapitulatif des principales évolutions côté employeurs et apprentis :
- Participation employeur désormais requise : incidence directe sur la politique de recrutement
- Nouvelles règles sanitaires : adaptation impérative des conditions de travail lors des fortes chaleurs
- Parcours complets exigés : enjeu partagé entre CFA et apprentis pour l’obtention des financements
Nouvelles obligations pour les centres de formation : ce qui change dans la pratique
Pour les centres de formation d’apprentis (CFA), la réforme marque un changement profond de rythme. Dès le 1er juillet 2025, les flux financiers prennent une nouvelle direction : la participation de l’employeur, obligatoire pour les cursus Bac+3 et plus, atterrit directement dans les caisses des CFA. Ce passage obligé, orchestré par les opérateurs de compétence (Opco), doit être intégré à la gestion courante. Les équipes des CFA devront suivre chaque contrat à la trace, relancer les employeurs si besoin, et s’assurer que tout est réglé dans les temps.
Autre enjeu majeur : la gestion du distanciel. Dès que le seuil de 80 % de formation à distance est dépassé, la prise en charge est rabotée de 20 %. Résultat : les CFA qui ont misé sur le tout-numérique devront ajuster leur offre, repenser la part de présentiel et s’assurer que leur modèle économique ne vacille pas.
La validation du parcours devient également un point de vigilance. 10 % du financement ne sera versé que si l’apprenti va jusqu’au bout. Les CFA doivent donc renforcer leur suivi administratif, collaborer plus étroitement avec les jeunes et les employeurs, pour garantir que chaque dossier soit complet et conforme aux nouvelles exigences.
Les principales implications à retenir pour les centres de formation sont les suivantes :
- Financements soumis à la réussite des parcours : traçabilité et contrôle accrus
- Formations distancielles : attention au seuil de 80 %, sous peine de baisse de la prise en charge
- Suivi contractuel renforcé : anticipation des délais et relances systématiques à prévoir
À quoi faut-il se préparer dès aujourd’hui ?
Le nouveau paysage de l’apprentissage impose une réorganisation immédiate. Pour les employeurs, la participation de 750 € sur chaque contrat Bac+3 et plus doit s’intégrer dans la gestion courante, avec un versement direct au centre de formation d’apprentis (CFA). Les cursus de niveau CAP ou Bac pro échappent à la règle, mais pour le reste, il faut s’attendre à une coordination renforcée avec les CFA et à une gestion des délais plus stricte.
Les centres de formation sont désormais placés face à un défi administratif : réviser les procédures internes, mettre à jour les outils de suivi, garantir à chaque étape la traçabilité des versements et la progression effective des apprentis jusqu’à la validation finale. Plus de place à l’approximation : le pilotage doit être précis, réactif, et concerté avec toutes les parties prenantes.
Les formations à distance doivent aussi faire l’objet d’une vigilance particulière. Au-delà de 80 % de distanciel, la prise en charge recule de 20 %. Les établissements qui ont investi dans le digital devront recalibrer leur offre pour sécuriser leur financement et éviter de basculer dans la zone rouge.
Pour les opérateurs de compétence (Opco), le défi est double : fluidifier la distribution des fonds et garantir que chaque dossier respecte les nouvelles règles. Cela implique une montée en puissance du suivi administratif et une coordination étroite avec CFA, employeurs et apprentis.
Voici les actions concrètes à engager sans attendre :
- Adaptez vos process budgétaires et contractuels à la nouvelle donne
- Encouragez le dialogue et la coopération étroite entre RH, CFA et Opco pour chaque dossier
- Pesez l’impact économique des parcours à dominante distancielle avant d’arrêter vos choix
Au fond, cette réforme impose à chacun de sortir de l’attentisme. Ceux qui sauront s’organiser, anticiper et collaborer dès aujourd’hui transformeront la contrainte en occasion de renforcer la qualité des parcours et la solidité de leur organisation. Le 1er juillet 2025, ce sera déjà demain.


